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Les détecteurs autonomes avertisseurs de fumée (DAAF)

La majorité des victimes d’incendies à domicile pourrait être évitée, si les personnes étaient alertées dès le début de l’incendie et savaient réagir face au feu. Dans un incendie, la propagation des fumées précède toujours celle des flammes. Or, les fumées peuvent avertir du début d’un incendie et 80% des victimes meurent du fait de la toxicité des fumées. Leur détection rapide permet alors une alerte précoce des occupants.

Qu’est-ce qu’un DAAF ?

Le détecteur avertisseur autonome de fumée ou DAAF se déclenche dès la formation de fumée dans une pièce. Il joue un rôle de vigie et permet donc d’avertir les occupants d’un logement dès que l’incendie se déclare, en émettant un bip sonore de 85 décibels. Fonctionnant à pile, il ne nécessite aucun raccordement électrique.
Mais attention, il doit impérativement répondre à la norme NF-EN 14 604 et faire l’objet d’un changement de piles.

Que dit la loi ?

La loi n°2010-238 du 09 mars 2010 rend obligatoire l’installation de détecteurs de fumées dans tous les lieux d’habitation (logements, résidences principales ou secondaires, publics ou privés, neufs ou anciens) avant le 08 mars 2015.  La loi ALUR du 24 mars 2014 a mis à la charge du propriétaire-bailleur l’obligation d’installer un détecteur normalisé. Lors d’une mise en location, le propriétaire-bailleur doit s’assurer du bon fonctionnement du détecteur lors de l’établissement de l’état des lieux d’entrée. En cours de bail, il revient au locataire de veiller à l’entretien et au bon fonctionnement du dispositif.

L’occupant de tout logement doit notifier l’installation de DAAF à un assureur avec lequel il a conclu un contrat garantissant les dommages incendies suivant le modèle fourni ci-dessous (annexe 2 de l’arrêté officiel du 5 février 2013). L’assureur peut prévoir une minoration de la prime ou de la cotisation prévue par la police d’assurance garantissant les dommages incendie.

Télécharger le modèle d'attestation à remettre à son assureur, en cliquant ici.

Combien faut-il en acheter et où les installer ?

La réglementation prévoit l’installation a minima de :
- au moins un détecteur par logement ;
- au moins un détecteur par niveau.

L’installation est simple et peut être réalisée par l’occupant lui-même. Il suffit de l’installer en partie haute de la pièce ou du couloir, de préférence au centre, en le fixant à l’aide de vis et chevilles fournies ou en le collant.

Que conseillent les sapeurs-pompiers du Tarn ?

    • Sur les DAAF et leur installation

Plus il y a de détecteurs installés, plus un incendie sera détecté précocement, aussi il est recommandé d’en disposer dans toutes les pièces, hormis les sanitaires et salle d’eau ou à défaut d’augmenter progressivement le nombre de détecteurs dans l’habitation. Pour un seul détecteur, préférez la circulation principale.

Si vous devez prioriser, certains lieux sont plus sensibles comme les cuisines, les pièces où sont installés les lave-linge ou autres appareils électroménagers et chauffages d’appoint et les chambres où les départs de feu sont plus fréquents.

Raisonner en volume et non en pièce. Si une porte est ouverte en permanence entre 2 pièces, un détecteur pour ces 2 pièces peut suffire. En revanche, des portes fermées entre plusieurs pièces génèrent autant de volumes à surveiller.

Les DAAF sont à installer en hauteur car les fumées d’incendie sont chaudes et s’élèvent. Ils doivent être éloignés des angles et arrêtes des murs (30 à 40 centimètres), ainsi que des systèmes de ventilation, luminaires etc...
Dans les cuissines, utilisez des détecteurs avertisseurs de chaleur conformes à la norme BS EN 5446, le fonctionnement des DAAF pouvant être perturbé par les vapeurs de cuisson.

Certains appareils se fixent aux murs ou aux plafonds, à l’aide de vis ou d’adhésifs (regarder chaque notice d’utilisation) et assurez vous qu’ils demeurent facilement accessibles pour vous permettre d’actionner le bouton de test et d’acquittement d’alarme nécessaire pour vous assurer régulièrement de leur bon fonctionnement.

Privilégier les piles de qualité pour un appareil à longue durée de vie (idéalement 10 ans) qui, même s’il est plus cher à l’achat, évite une maintenance coûteuse.

    •  Sur les actes réflexes en cas d’incendie

La présence des détecteurs est primordiale afin de vous prévenir de tout départ d’incendie, et le danger,  ce sont les fumées !
Un contact, même rapide, peut provoquer de graves dommages corporels voire la mort, il faut donc les éviter à tout prix. Retenez cette expression : « Là où il y a de la fumée, il ne faut pas y aller ! »

- Ne tentez pas d’éteindre un incendie sans matériel ou s’il a déjà pris de l’ampleur
- Évacuez les lieux au plus vite en refermant bien les portes
- S’il est impossible d’évacuer, restez dans la pièce où vous êtes en colmatant la porte si possible avec des linges mouillés et manifestez vous à la fenêtre
- Appelez les sapeurs-pompiers sur le 18 ou 112

    •  Sur la prévention à la maison
Vous êtes les premiers acteurs et les garants de votre sécurité et si un détecteur peut limiter les conséquences humaines et matérielles d’un incendie, il n’empêchera pas son éclosion.

A vous d’adopter les bons comportements pour éviter la naissance d’un sinistre dans votre habitation :
- Ne laissez jamais des aliments sur le feu sans surveillance et d’une manière générale, évitez de faire fonctionner vos appareils électriques la nuit ou en votre absence
- Évitez de surcharger vos prises électriques qui peuvent provoquer des échauffements et départs de feu : adaptez vos branchements aux puissances nécessaires à vos appareils
- Éteignez avec soin bougies et cigarettes, réduisez le feu de cheminée la nuit et installez un pare-feu
- Ne laissez pas de matières combustibles ou inflammables près d’un feu ou d’une source de chaleur
- Faîtes vérifier régulièrement vos installations électriques, de chauffage ou de gaz
- Surveillez bien vos enfants et ne laissez jamais à leur portée briquets et allumettes, sensibilisez les aux dangers et aux réflexes à adopter.

    •  Quelques pistes pour vous préparer :
- Évitez d’encombrer les escaliers et les portes
- Si vos portes sont verrouillées, gardez à proximité les clés pour pouvoir sortir rapidement
- Définissez avec votre famille un plan d’évacuation, un point de rencontre à l’extérieur, réalisez des exercices avec vos enfants

Le déclenchement sonore du DAAF

  • Le déclenchement intempestif (s'il ne s'agit pas d'un réel départ d'incendie),

La majorité des détecteurs de fumée sont munis d’un bouton permettant d’éteindre facilement l’alarme incendie.
Si c’est le cas de votre détecteur il vous suffit d’appuyer entre 3 et 5 seconde (suivant les modèles) sur cette touche pour éteindre cette fausse alarme.

Sur certains détecteurs modernes, c’est l’intégralité de la surface du capot qui fait office de bouton poussoir.

Si votre détecteur de fumée ne possède pas cette option, il vous faudra alors retirer votre détecteur de fumée du plafond pour accéder au compartiment des piles afin de les retirées. Cette manipulation devrait stopper pour de bon la sonnerie de votre DAAF.

Attention: N’oubliez pas de remettre les piles dans votre appareil et d’effectuer un test de fonctionnement pour vérifier le bon état de marche de votre détecteur.

  • Si le bip sonore est court et périodique toutes les 30 secondes.

Un avertisseur de piles faibles à pour objectif de vous avertir par un signal sonore, différent du signal d’alarme, que le niveau de batterie de votre détecteur de fumée est critique (autrement dit, que les piles de votre détecteur sont bientôt usées).

L’avertisseur de piles faibles se manifeste le plus souvent par un léger bip régulier (approximativement toutes les 30 secondes. À Partir de ce moment, la durée de vie de votre détecteur est très limité).

Pour une question de sécurité mais aussi pour vos oreilles, il est conseillé de procéder au changement des piles dès les premières émissions de ce signal.

  • Test de l’alarme de votre détecteur de fumée

A effectuer périodiquement (au mois tous les 6 mois), le test de l’alarme de votre détecteur de fumée consiste à vérifier le bon fonctionnement du signal sonore.

Pour cela, il vous suffit d’appuyer sur le bouton ou toute la surface de l’appareil pendant 3 secondes.
Le test du signal d’alarme est validé par une longue alerte sonore .

  • N'appelez les sapeurs-pompiers par le 18 qu'en cas d'incendie.

Contrairement à ce que pense certaines personnes un détecteur de fumée n’appelle pas les pompiers. Un détecteur de fumer ne peut pas appeler les pompiers pour plusieurs raisons: Le risque doit être avéré et l’incendie doit être confirmé. Les pompiers ne peuvent pas intervenir toutes les 30 secondes en cas de fausses alarmes

 

QUELQUES CHIFFRES * :
• 1 incendie toutes les 2 minutes
• 250 000 incendies d’habitations par an en France
• 800 décès et 10000 blessés dont 3000 avec une invalidité lourde.
• Si rien ne change, un français sur trois sera victime d’un incendie au cours de sa vie.
• 70% des incendies se déclenchent le jour, mais 70% des incendies mortels se produisent la nuit, faute d’alerte.
• Un tiers des victimes succombe asphyxiées, la nuit, dans leur sommeil.
• L’intoxication par la fumée est la 1ère cause de décès chez les victimes d’incendie. La température d’une pièce en feu atteint 600°C en 3 minutes.
• 1 incendie sur 3 est dû  à une installation électrique défectueuse.
• 2ème cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans par accident domestique.
• Dans 30 % des cas de décès chez les enfants de moins de 10 ans, les parents étaient absents lorsque l’incendie s’est déclaré.

* Source : Ministère de l’écologie et du développement durable, du logement et des transports (avril 2012) et Ministère de l’Intérieur (janvier 2010)